De Cantevanne à Kanfen  

Le village de Kanfen apparaît pour la première fois dans un texte écrit en 1239 sous le nom CANTEVANNE.

On retrouve ce même nom dans un autre texte de 1269.
Par la suite, il ne cessera d’évoluer: CANTHOUAINE en 1282, CANFME en 1285, KANCEVANNES en 1290...  KANTFAN en 1348..., KOUTPHEN en 1606..., jusqu’à KANFEN et KA  UFFEN en 1817, 1825 et 1844, KANFEN en 1869. Lorsque le village est intégré à l’empire allemand en 1870, son nom reste KANFEN, de même lorsqu’il redevient français en 1918.

Selon Henri Hiegel, auteur d’un dictionnaire étymologique des noms de lieux de la Moselle paru en 1986, le toponyme KANFEN, qui, sous sa forme la plus anciennement connue est CANTEVANNE en 1239, viendrait de la locution latine CANTAT VENNA (du latin CANTARE : chanter, et du bas-latin VANNA, VENNE ou VINNA : la vanne de pêche). KANFEN serait donc “l’endroit où chante une vanne de pêche”. Allusion au fait que la Kiesel était autrefois une rivière très poissonneuse et que les vannes de pêche semblaient chanter tant les poissons y grouillaient ? Quoi qu’il en soit, cette origine latine fait remonter très loin les débuts du village de Kanfen.
D’autres hypothèses nous sont aussi proposées :
-Cantare-vanna, l’impératif du verbe “cantare” avec le latin “avis” oiseau, “que l’oiseau chante, lieu où l’oiseau gazouille”.
-Ou basée sur le latin campania : pays de plaine
-Ou un composé hybride dérivé du gaulois canto : montagne + germanique fenn : terrain marécageux
-Ou Kanfen dérive de Kampf, querelle, lutte. Ce pouvait être à l’époque féodale.
-Ou Kauffen, en terme de droit féodal, prend son origine du mot Kauflehen, fief vendu sauf retrait, sujet au retrait, à réméré.
-Ou, en retenant le celtique, seul le préfixe a pu être défini : Kan (blanc), Kamm (chemin), Kamm (courbe). En se basant sur une tautologie celtico-francique, on peut être conduit à : chemin, (Kamm, weën). Et du germanique fenn (terrain marécageux).
Alain Simmer explique dans “Toponymie Mosellane” que l’origine latine de KANFEN semble très improbable. La solution avancée par P. E. Kiffer paraît plus probante : un composé hybride dérivé du gaulois canto : montagne + germanique fenn : terrain marécageux ; bel exemple de mixité linguistique.
Cette hypothèse semble plus concrète, les curés desservants la paroisse de Keybourg se plaignaient que par mauvais temps les chemins d’accès à l’église étaient impraticables et que l’on s’enfonçait dans la boue jusqu’aux genoux ; et jusqu’en 1880, il était difficile de traverser et de circuler dans le village de KANFEN par temps de pluie.
Avec les bouleversements dûs à la révolution, KANFEN devient en 1790 commune du canton de Hettange-Grande. Ce canton comprenait les villages de Beuvange-sous-Saint-Michel, Entrange, Escherange, Hettange, KANFEN, Molvange, Nondkeil, Oeutrange, Ottange, Rochonvillers, Soetrich, Volkrange, Veymerange et Volmerange.
En 1801, KANFEN se verra rattaché au canton de Cattenom dont il fait encore partie à l’heure actuelle.
KANFEN est situé à 240 mètres d’altitude au pied du Kudertberg. La Kiesel prend sa source sur son ban au lieu-dit Barrrenloch, après un parcours souterrain de la Linkerborn. Elle traverse le village de KANFEN  puis Soetrich et Hettange avant de se jeter dans la Moselle entre Garche et Manom. C’est un petit ruisseau de 12,3 kilomètres d’une importance cependant capitale puisqu’il faisait tourner la roue de nombreux moulins.

Texte extrait de

“Hemechtsland a Sprooch - n° 14 Haatmount Spiirkel 1987”

avec la participation de Jacques Mangin.   

 
                    

 LE BLASON DE KANFEN

Écartelé au 1 de gueules au lion issant d’or,
aux 2 et 3 d’azur semé de fleurs de lys d’or,

 au 4 d’or à l’aigle de gueules.

Armes des anciens seigneurs :
les lys de l’abbaye de Saint-Denis,

le lion des Eltz d’Ottange
et l’aigle des Valcourt de Fontoy.

 

  

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Un grand merci à Mr Romain WAGNER
de “Hemechtsland a Sprooch”
et à Mr Jacques MANGIN
de nous donner l’autorisation de publier leurs textes
et de diffuser l’intégralité de l’article de la revue “Hemechtsland a Sprooch” n°14 sur Kanfen.
 
 
Un grand merci également à Stéphane Citerne.